À Versières, dans une banlieue parisienne « sensible », un jeune Beur est retrouvé mort au bas d’un talus près de la voie ferrée. Pour la municipalité, la priorité est de répondre aux attentes des médias et de la famille pour éviter que la cité ne s’enflamme. Après une enquête bâclée, un policier qui a eu maille à partir avec l’adolescent la veille sert de bouc émissaire. Mais les événements ne se déroulent pas comme prévu… Ce fait divers banal, traité par une plume acide et aguerrie (La femme qui dit non, NB octobre 2014), tourne vite à l’empoignade, non pas entre les bons et les méchants, ni les faibles et les forts, mais entre les forts et les plus forts. Ici la frontière entre le droit et la réalité des faits est allègrement piétinée. Le policier n’a pas tout dit, la mère est une femme d’affaires avisée que redoute le « grand frère », véritable roi de la cité, l’adolescent n’était pas un ange. Policiers, avocats, politiciens, tous sont épinglés. Provocant, évitant de justesse le politiquement incorrect grâce à un art de la formule qui fait mouche, ce roman grinçant se lit d’une traite mais plutôt comme une diatribe journalistique contre la société française du XXIe siècle. (A.Lec. et M.S.-A.) (source : les-notes.fr)